mercredi 5 septembre 2012

Île de Bastoy - Horten (Norvège)

Difficile de vous dégoter des préventes pour un apéro dinatoire dans ce joli cottage norvégien. Et pour cause. L'île de Bastoy trie ses invités sur le volet ! Pour obtenir un droit de séjour il vous faudra au choix : commettre un meurtre, être inculpé pour fraude, arrêté pour trafic d'organes ou autre passe-temps dominical. Vous l'aurez compris, la petite île paradisiaque au Sud d'Oslo n'est pas la dernière destination de vacances prisée par les touristes mais bien une prison. Une prison certes mais humaniste et écologique, attention ! Visite. 

Les jolies colonies de vacances
Samedi : 10h pêche au saumon avec Jorgen, 14h sauna avec Svend, 16h jardinage sans pesticides avec Morten. Voilà à quoi pourrait ressembler l'agenda d'un détenu de la prison scandinave (et accessoirement votre programme de vacances détox). À Bastoy, pas de verrous aux cellules, de menottes, d'uniforme, ni même de barreaux aux fenêtres. Les détenus, logés dans des chambres individuelles, partagent leur temps entre leur travail, l'élevage de poulets bios, le jardinage, les cours de tennis et quelques baignades. 

  
Quelle différence entre une incarcération à Bastoy et un séjour tous frais compris réservé sur le site de Nouvelles Frontières ? Un règlement intérieur strict ! Outre une interdiction de sortir de l'île, les prisonniers sont décomptés plusieurs fois par jour et soumis à de fréquents tests d'urine (ce qui, soyons honnêtes, a peu de chances de vous arriver dans un riad à Marrakech). 



Envie d'évasion ?
Je ne peux m'empêcher de vous imaginer pestant au loin en vous interrogeant sur le bien fondé de la méthode Bastoy. "À part donner de la bouffe bio aux prisonniers et leur payer des vacances que j'pourrais jamais m'offrir, c'est quoi l'objectif ?" Il est vrai que les photos choisies n'appellent pas les humains envieux que nous sommes à beaucoup d'empathie et de compassion. Mais relativisons. Ces hommes ne passent pas non plus leur temps à se dorer l'épiderme (des fois ils font trois brasses dans leur mer scandinave aussi). Ces hommes travaillent à leur réintégration. L'objectif de cette prison expérimentale est en effet de faciliter la réinsertion des détenus dans la société et de limiter le nombre de récidives. Et la recette fonctionne. 
Seuls 16% des anciens détenus de Bastoy seraient à nouveau condamnés. C'est sans comparaison avec les 50% atteints dans les prisons américaines et anglaises. Quant à la France, elle bat un triste record. D'après une étude réalisée en 2011, le taux de récidives dans les 5 ans suivant la libération serait de 59%. 


Le petit îlot paradisiaque fait donc ses preuves, notamment grâce à un encadrement de choix et un suivi consciencieux de chaque prisonnier. 
Notons cependant que la méthode ne séduit pas tout le monde. Certains détenus - perturbés par cet excès de liberté (z'ont pas l'habitude aussi) - auraient demandé à retrouver leurs bons vieux quartiers de haute-sécurité.


2 commentaires:

  1. C'est mon préféré celui-là !
    Du coup, j'ai limite envie d'aller commettre un meurtre en Norvège, mais je redoute un peu l'extradition...

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  2. Hahah moi je préfère le parc d'attraction dans l'ancien site de la centrale nucléaire! mais tout aussi insolite :)

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