mardi 11 septembre 2012

Wunderland Kalkar - Rhénanie-du-Nord-Whestphalie (Allemagne)

Ah, les vacances d'été... Les randonnées en montagne, les baignades, l'accrobranche, les parcs d'attractions installés en plein cœur d'une centrale nucléaire... Sacré mois d'août !

Centrale park
Vous disposez certes d'un adorable Mickey à portée de RER A mais admettez que, passée la vingtaine et les huit premiers loopings, les parcs d'attractions et leurs décors en carton-pâte perdent un peu de leur attrait. 
Je gage pourtant que vous ne serez pas insensible au charme romantique de celui-là. Le Wunderland Kalkar est le seul complexe (parc d'attraction et parc hôtelier) construit au sein d'une centrale nucléaire. Idéal pour offrir un agréable retour aux sources au bébé Tchernobyl qui sommeille en chacun de nous.



Des frites à l'uranium ?
Pas la peine d'envoyer un mail incendiaire à la Ministre allemande de l'écologie, vous n'encourez aucun risque, je vous le promets*. En effet, aussi surprenant glaçant que soit le décor de la centrale, cette dernière n'a jamais été en état de fonctionner. Nul risque donc de se voir subitement pousser une nouvelle phalange après un petit tour de manège. 


Du nucléaire à la reconversion écologique
"Un parc dans une centrale, quel projet farfelu tout de même" vous entends-je maugréer. Comprenons-nous bien : il n'a jamais été question de monter de toute pièce une centrale inactive pour le bon plaisir d'y abriter un parc d'attraction.
L'explication est historique. Dans les années 70 l'Allemagne, la Belgique et les Pays-Bas entreprennent la construction d'une centrale nucléaire RÉVOLUTIONNAIRE (ça n'a pas manqué). Mais le projet soulève de nombreuses critiques et déclenche d'importantes manifestations. Les problèmes techniques ajoutés aux protestations enflent les coûts de construction, tant et si bien que le projet est enterré par le gouvernement et la centrale délaissée avant d'être en état de fonctionner. Heureusement on avait su limiter les dégâts puisque seuls 7 milliards d'euros avaient été déboursés... Restait néanmoins une question. Que faire du squelette d'infrastructure planté en plein milieu du paysage ? À peu près rien, sinon attendre qu'un entrepreneur foufou tombe en amour devant une si belle construction et accepte de l'acquérir pour quelques millions. Bien heureusement Hennie Van Der Most passait par là et sut sauter sur l'occasion. Quatre ans à peine après l'abandon du projet, ce spécialiste néerlandais du recyclage de friches industrielles racheta donc le site pour le transformer... en parc d'attraction. 
A Kalkar tout devint alors une question de reconversion. Une tour de refroidissement ? Une peinture alpestre qui sent l'air pur et un manège suffiront à rendre la structure chaleureuse. Les bâtiments des turbines et du réacteur ? De confortables chambres d'hôtels/restaurant/bars que l'on décorera à la mode Égypte ancienne. Et ainsi de suite...



Alors oui, très bien, pas la peine d'en faire tout une barbe à papa, c'est une belle histoire qui finit bien où personne ne joue au savant fou avec de l'uranium. Reste que je trouve légèrement angoissante l'idée de m'amuser dans le réacteur d'une centrale. Vous me trouverez donc à Disneyland à bord d'un wagon Peter Pan attendant sagement le récit de vos aventures. 
Je ne vous laisse pas seuls, n'ayez pas d'inquiétudes, le parc d'attraction et le parc hôtelier accueillent 600 000 visiteurs par an. Et pour vous préparer psychologiquement, une petite vidéo.




*promesse qui ne tient pas compte des accidents de manèges, indigestions liées à une surconsommation de glaces et contaminations par la bactérie Escherichia coli suite à l’ingestion d'un hot-dog à 30 centimes.

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