vendredi 15 mars 2013

Coober Pedy - Route Stuart Highway (Australie méridionale)

Quel point commun entre une Priscilla folle du désert et un Mel Gibson justicier dans Mad Max III ? 
Les superbes étendues de sable chaud du désert australien et la vaste ville minière de Coober Pedy que leurs films prennent pour décor. 
Il faut dire qu’avec son paysage lunaire, cette région aride et isolée à de quoi inspirer un cinéaste en quête de paysages apocalypto-désertiques. Arrêtons-nous le temps d'un article sur Coober Pedy qui offre bien d’autres attractions que deux-trois photos de tournage et un vestige de vaisseau spatial tout droit sorti du film Pitch Black.  




My precious 
Coober Pedy n’est pas seulement réputée pour être une région inhospitalière et un lieu de tournage prisé. Sa renommée elle la doit d’abord à une pierre précieuse : l'opale.
La zone était encore inhabitée en 1915 lorsqu'un jeune garçon de 15 ans, parti chercher de l’or avec son père, mit la main sur le précieux minéral. Appâtés par cette trouvaille, des mineurs du monde entier posèrent leurs valises dans la région. Véritable territoire cosmopolite, Coober Pedy accueille aujourd'hui des voyageurs européens, asiatiques, américains... venus tenter leur chance et faire fortune dans la capitale mondiale de l'opale.

Six feet under
L’attrait soudain des mineurs pour cette zone inhospitalière entraîna un bouleversement majeur dans la région. Car creuser des trous dans la roche occupe une partie de la journée, mais reste encore à loger tous les hommes la nuit tombée. Or si Coober Pedy est une ville riche en opales, elle est pauvre en ressources... Cimetière aride marqué de monticules de roches blanches (résidus de pierres réduites en poussière pendant le forage), la zone est peu engageante et le climat difficilement supportable (plus de 50° en été - sans le moindre arbre sous lequel s’abriter - et des nuits glaciales en hiver...). S’y installer requière une sacrée adaptabilité et pas mal d’ingéniosité. Qu’à cela ne tienne, pour supporter la chaleur, les habitants de Coober prirent une décision pratique et censée... s'installer sous terre ! Pas besoin de creuser puisque les anciennes mines, rénovées pour l'occasion, se prêtaient parfaitement au projet. 
Aujourd’hui près de 70% des résidents vivent dans des "dugout", sortes d’immenses habitations troglodytiques. La température y est bien plus supportable et dispense les habitants d’investir la moitié de leur revenu dans la dernière gamme de climatiseurs. 



Si certaines habitations sont construites à plus de 30 mètres de profondeur (claustrophobes s'abstenir), les résidents disposent pourtant, grâce au réseau de galerie souterraines, de tout le confort souhaité. Qui s'imaginerait trouver sous terre des églises, un bar, des hôtels, une librairie et même une galerie d'art ? De quoi passer de belles journées à l’abri du soleil. Pour le reste, les résidents composent avec l’humidité et l’absence de lumière naturelle. 
Nulle part ailleurs sur cette vaste planète vous ne trouverez un endroit où vous pourrez boire une bière locale entre amis, dormir au frais, prier Saint Antoine de Padoue et dévorer un livre de syfy le tout six pieds sous terre.





Watch your step
 
Ei si l'envie vous prend de voir la lumière du jour, munissez-vous d’une bonne gourde et partez vous balader. Mais attention, regardez où vous mettez les pieds, vous auriez vite fait de tomber dans un des milliers de puits qui perce la plaine (si vous avez eu la folie de voir 127 heures, vous savez comment ce genre de choses termine). 


Soyez vigilants donc mais ne vous privez pas d'une petite excursion en plein désert. Elle sera l'occasion d'arpenter la Dog Fence, une immense barrière de 5 300 km, érigée en plein milieu du désert pour protéger les moutons des dingos, ces chiens sauvages australiens. Eh oui, 5 300 km pour une dizaine de brebis.. Ici on à la folie de grandeurs et ne plaisante avec la préservation des espèces. 
Vous pourrez également poursuivre votre route jusqu’au cinéma de Coober, réouvert depuis peu (le propriétaire l’avait fermé, inquiet de voir les mineurs s'y rendre avec leurs pick-up remplis d’explosifs). Et si les températures extrêmes n'ont pas eu raison de vous, terminez votre excursion par une petite visite de l'antre de "Crocodile Harry", un curieux résident de l'outback (aujourd'hui décédé), qui a recouvert les murs de son dugout de sous-vêtements féminins apparemment offerts par chaque femme ayant partagé sa couche... Ça laisse songeur.

 

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